Sélection de la langue

Recherche

Conférence Manion 2017 : Renforcer la confiance dans le Canada – Le rôle de la fonction publique (FON1-V12)

Description

Cet enregistrement d'événement présente le discours principal de la Conférence Manion de 2017, celui de l'honorable David Johnston, gouverneur général du Canada, qui porte sur le rôle que les fonctionnaires peuvent jouer dans le renforcement de la confiance envers les institutions publiques.

Durée : 00:27:45
Publié : 10 mai 2017
Type : Vidéo


Lecture en cours

Conférence Manion 2017 : Renforcer la confiance dans le Canada – Le rôle de la fonction publique

Transcription | Visionner sur YouTube

Transcription

Transcription : Conférence Manion 2017 : Renforcer la confiance dans le Canada – Le rôle de la fonction publique

Événement de marque de l'École de la fonction publique du Canada
Réunissant des leaders du monde entier autour de sujets qui inspirent et provoquent la réflexion pour les membres de la fonction publique.
Conférence Manion 2017
Renforcer la confiance dans le Canada : le rôle de la fonction publique
Centre national des arts, Ottawa
Le 10 mai 2017
 --- Musique
Royal Orr
Maître de cérémonie/collaborateur émérite
École de la fonction publique du Canada
J'ai le grand plaisir de vous souhaiter la bienvenue à l'édition 2017 de la Conférence Manion.
Veuillez vous lever et accueillir avec moi Son Excellence le très honorable David Johnston, gouverneur général du Canada.
 ---Applaudissements
Chers participants, frères et sœurs, aînés, Votre Excellence, familles, amis, et membres de la fonction publique, je vous souhaite à tous la bienvenue au nom de la Nation algonquine sur le territoire non cédé du Peuple algonquin.
Et je m'adresse au Créateur
 ---language autochtone parlée
Nous remercions le Créateur d'avoir écouté nos prières et de nous bénir de Son amour, de Sa bonté et de Ses prières. Merci beaucoup.
 ---language autochtone parlée
Merci beaucoup à tous mes amis.
 ---language autochtone parlée
 ---Applaudissements
Kendal et Keely viennent d'Ottawa. Commençons tout d'abord par un peu de mise en contexte. Kendal Elisapee Ford, 10 ans, et Keely Papatsie Nicholson, 9 ans, sont de jeunes Inuits qui sont nées et ont grandi à Ottawa. Elles participent à des programmes culturels du centre des enfants inuits d'Ottawa depuis qu'elles sont toutes petites. On m'a dit qu'elles sont amies depuis qu'elles ont deux ans – peut-être les meilleures amies qui soient depuis qu'elles ont deux ans. Elles apprennent les traditions de chant guttural, mais elles chantent aussi certaines de leurs propres chansons.
Nous sommes vraiment très heureux de vous compter parmi nous. Le micro est à vous. C'est quand vous voulez.
Je m'appelle Keely.
Et moi je m'appelle Kendal.
Et aujourd'hui, nous allons vous présenter des chants de gorge.
La première chanson que nous allons chanter est (incertain : Hum-ha), qui est un chant traditionnel. C'est généralement la première chanson que vous apprenez.
 ---Chant guttural
 ---Rires
 ---Applaudissements
Je vais demander à Michael Wernick, greffier du Conseil privé et secrétaire du Cabinet, de venir me rejoindre sur scène, parce que nous avons un petit prix à remettre à la gagnante du concours d'essais Objectif 2020.
J'ai le grand plaisir d'annoncer la grande gagnante du prix du concours de cette année : Hope Caldi, du programme de maîtrise en politique publique à l'Université Simon Fraser pour son essai intitulé Offrir un accueil chaleureux et intelligent : recommandations pour la réforme du Programme de prêts aux immigrants du Canada.
Hope, pourriez-vous s'il vous plaît venir me rejoindre sur scène?
 ---Applaudissements
 ---Félicitations.
Merci.
 ---Applaudissements
J'ai à présent le plaisir d'accueillir officiellement le greffier du Conseil privé et secrétaire du Cabinet, Monsieur Michael Wernick.
Félicitations à Hope pour son essai que j'ai eu la chance de lire cette fin de semaine. Ce document est particulièrement clair. Nous vous félicitons pour ce prix.
D'après ce que j'ai compris, il s'agit de la plus grande conférence Manion de sa prestigieuse histoire, vous êtes environ 900 présents ici ce soir et des centaines d'autres personnes nous suivent également en ligne. Nous toucherons un public encore plus large, car ce programme est enregistré et réutilisé.
Il s'agit donc d'un incroyable accomplissement pour l'École et je souhaite féliciter et remercier d'avance les gens qui en font partie.
 ---Applaudissements
Rapidement, pour dresser la table pour Son Excellence, je pense que non seulement nous fêtons l'histoire en ce moment, nous la vivons. De nos jours, nous ne pouvons plus rien tenir pour acquis.
Ce pays connaît un succès remarquable et est une source d'espoir et d'inspiration à l'échelle internationale. Une grande partie de ce succès repose sur les générations qui ont établi de solides institutions publiques et sur la culture de confiance dont nous allons discuter aujourd'hui. Pour poursuivre sur cette voie à l'avenir, il nous faudra du travail, des efforts et de la volonté.
C'est pourquoi le sujet abordé aujourd'hui est tellement pertinent. En votre nom, j'accueille à nouveau Son Excellence, l'honorable David Johnston, gouverneur général du Canada.
 ---Applaudissements
Merci beaucoup, Michael.
Mme Manion, membres de la famille Manion, distingués invités, chers membres de la fonction publique, ici à Ottawa et partout dans le pays, Mesdames et Messieurs :
Premièrement, je veux dire merci à Elder Commanda pour son témoignage et pour vos mots sur notre création ici au Canada.
Je parle souvent de toutes les choses importantes de la vie que j'ai apprises de mes enfants (mes cinq filles et mes quatorze petits-enfants), et la prestation que viennent de faire ces deux merveilleuses jeunes filles que sont Kendal et Keely l'illustre bien.
Ces deux jeunes filles ont fait preuve d'une superbe confiance devant un auditoire tel que celui-ci. Un incroyable avenir les attend.
Je veux d'abord transmettre toute ma sympathie aux personnes qui ont été touchées par les graves inondations dans la région. Il s'agit d'une grande épreuve pour nombre de nos amis, de nos voisins, de nos collègues et de nos proches.
En nous rendant hier à Gatineau, mon épouse Sharon et moi avons vu les efforts incroyables de celles et ceux qui travaillent sans relâche pour aider les sinistrés, incluant de nombreux fonctionnaires fédéraux, provinciaux et municipaux.
Nos pensées accompagnent toutes les personnes touchées ou qui participent aux efforts, et nous leur souhaitons que les choses reviennent rapidement à la normale.
Merci. Merci de m'avoir confié cette conférence qui porte le nom de John Manion, un Officier de l'Ordre du Canada qui a largement contribué à la fonction publique et au Canada.
Comme Michael l'a mentionné, la confiance est le mot clé sur lequel nous allons nous concentrer. C'est le sujet que je veux aborder aujourd'hui.
La confiance à l'égard de la fonction publique ‒ et le rôle que les fonctionnaires peuvent jouer pour redresser la confiance à l'égard de nos institutions publiques et de leur capacité à poursuivre l'édification du Canada.
Le mot clé de mon exposé aujourd'hui est la confiance, dont celle envers la fonction publique. Je veux vous parler du rôle que les fonctionnaires peuvent jouer afin de renforcer la confiance dans nos institutions.
Mais tout d'abord, je vais commencer par une histoire.
Un jour, il y a plusieurs années, lorsque j'étais président de l'Université de Waterloo, je me trouvais dans le bureau du prédécesseur de Michael, le greffier du Conseil privé, Kevin Lynch, un très bon ami. Il se préoccupait de la capacité de la fonction publique à attirer les meilleurs étudiants.
Il voulait toucher davantage de candidats et il m'a demandé si nous pouvions organiser un salon de l'emploi dans la région de Waterloo pour les trois universités et le collège, ce que nous avons fait.
Au cours des deux journées du salon, 80 sous-ministres, sous-ministres délégués et sous-ministres adjoints sont venus parler d'emploi au sein de la fonction publique. Ils ont interviewé des étudiants et des employés potentiels, et ont eu la possibilité d'y proposer des offres d'emploi.
Cet événement a tout simplement connu un succès retentissant. Je pense qu'environ 1 500 étudiants ont participé à l'événement et presque tous n'avaient jamais envisagé une carrière au sein de la fonction publique.
Lorsque nous avons fait notre examen après cet événement, la première raison pour laquelle ils ont participé au salon et de l'enthousiasme avec lequel ils sont partis était « l'idéalisme d'être au service du public », le pur idéalisme de servir le public.
J'ai commencé avec une histoire, parce qu'elle nous rappelle la raison fondamentale de notre présence ici aujourd'hui. Nous sommes tous attirés par l'idée d'une fonction publique qui contribue au bien public et donc à la création d'un meilleur pays.
Gardez cette notion à l'esprit tandis que nous poursuivons. Parce que, comme vous le savez, de nos jours le scepticisme est grand à l'endroit de certaines de nos principales institutions. Et la fonction publique du Canada n'est pas épargnée, et pas simplement au Canada, mais également dans beaucoup de régions du monde.
Il y a bien des sceptiques qui doutent de nos institutions gouvernementales, dont la fonction publique fédérale. Cette érosion de la confiance est un problème que nous devons prendre au sérieux et que nous devons tenter de résoudre.
Il y a une érosion de la confiance, et nous devons absolument prendre cette situation au sérieux et nous efforcer d'y remédier.
Aujourd'hui, nous allons couvrir trois points...
1) Je vais définir ce qu'est la confiance et expliquer pourquoi je vais en parler aujourd'hui. Je vais définir ce que j'entends par confiance.
2) Je veux mettre en évidence certaines des grandes contributions de la fonction publique pour le Canada, et la façon dont la confiance est au centre de cet héritage continu. Je soulignerai certaines des grandes contributions de la fonction publique où la confiance fut au cœur de celle-ci.
3) Et enfin j'aimerais déterminer ce qui amène la confiance dans la relation entre la fonction publique et l'ensemble des Canadiens dans leur ensemble, et mettre en évidence des façons de rétablir, préserver et redresser ce lien.
Je présenterai des moyens qui permettent d'instaurer et de maintenir des liens de confiance entre la fonction publique et les Canadiens.
Ensuite, j'espère entendre vos commentaires et discuter de ce sujet.
J'ai hâte d'entendre vos questions à la suite de mon exposé.
Alors, pour commencer, qu'est-ce que la confiance?
Hé bien, je suppose que nous avons tous une bonne idée à ce sujet, et il est probable que ces idées sont légèrement différentes. Mais en jetant un rapide coup d'œil dans le dictionnaire Oxford on y voit des définitions liées à la loi, à la philosophie, aux affaires, à la finance, à la médecine, au journalisme, à la sociologie, pour n'en citer que quelques-unes.
Mais lorsque je pense à la confiance, j'y pense de manière très simple. J'aime utiliser une comparaison : La confiance est comme la colle.
C'est la « colle » qui nous maintient ensemble.
C'est le cas à petite échelle (une relation entre deux personnes, une famille ou un milieu de travail) et à grande échelle (une communauté ou un pays). C'est particulièrement vrai d'une société démocratique comme la nôtre.
La vie démocratique repose sur l'existence d'une confiance de base entre le citoyen et les institutions et dirigeants qui le représentent. L'une des plus importantes institutions est la fonction publique fédérale.
Bien sûr, une société démocratique n'est pas seulement une question de foi. Nous disposons de systèmes et de lois visant à préserver notre mode de vie. Mais, en grande partie, la confiance ne peut pas être mesurée ou imposée. C'est le cas, même dans un document juridique comme un contrat.
Émile Durkheim a fait remarquer que, dans un contrat, tout n'est pas contractuel. John Ralston Saul a souligné quelque chose de similaire en mettant en évidence l'importance des règles tacites de la vie démocratique.
« Dans une démocratie saine, explique-t-il, le pouvoir est un élément étonnamment limité et les conventions tacites, les accords, les formes de respect pour la façon de faire les choses, pour la relation des citoyens avec le gouvernement ou entre eux sont étonnamment importants. »
Pourquoi? Pourquoi?
... Parce que si la démocratie n'est qu'une question de pouvoir, alors tout ce qu'il nous reste est un système de profonde méfiance. Un système de profonde méfiance...
C'est ce qu'il nous reste lorsque nous ignorons le fait que dans un contrat tout n'est pas contractuel. Au fil du temps, un tel système devient insoutenable, ou plutôt, il devient démocratique [sic], parce que les choses ne sont faites que sous la contrainte, plutôt que par le compromis, ou les choses ne se font pas du tout.
Dans le cadre du contrat social qui est à la base de notre vaste pays si diversifié, il y a la notion de compromis, un élément fondamental de notre société. Il existe de nombreuses conventions et interprétations non écrites qui orientent nos façons de faire. Cela fait maintenant 150 ans que ce contrat social existe sous cette forme actuelle, et il est rendu possible grâce à la confiance.
J'aimerais dire une chose de plus concernant la nature de la confiance...
L'ancien gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney a dit un jour : La confiance arrive à pied et repart en Ferrari.
 ---Rires
Ce que nous entendons ces derniers temps partout dans le monde, ce que nous lisons tous les jours dans les gros titres, c'est le son de la confiance qui repart en Ferrari.
La confiance envers le gouvernement. La confiance envers les institutions. La confiance envers les médias. La confiance envers les dirigeants. La confiance envers les ONG. La confiance envers les entreprises. La confiance disparaît... et le Canada n'est pas épargné.
Certains d'entre vous avez peut-être lu les dernières conclusions du Baromètre de confiance Edelman, qui analyse l'opinion publique à ce sujet.
Depuis 2012, Edelman suit l'évolution de la confiance dans 28 pays du monde.
Dans cette période, le Canada a connu une chute de dix points, pour rejoindre les rangs des nations dont la population est méfiante, avec des scores inférieurs à 50 sur 100.
Au milieu de ce qu'elle qualifie d'« implosion mondiale » de confiance, l'étude a conclu que, pour la première fois, le Canada est une nation qui se méfie; moins de la moitié de sa population a confiance dans ses institutions civiles.
Dans le monde, deux tiers des nations étudiées (28) sont à présent placées dans la catégorie des nations dont la population est méfiante.
Voici quelques résultats surprenants de l'enquête d'Edelman.
À l'échelle mondiale, la confiance dans le gouvernement a chuté à 41 %.
Dans le monde occidental, 59 % des habitants font plus confiance à un moteur de recherche qu'aux médias traditionnels.
Seuls 37 % de la population générale du monde font confiance aux PDG des entreprises.
Selon le sondage de la firme Edelman, 53 % de la population des pays occidentaux estiment que le système actuel ne fonctionne pas.
Aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France, on note une disparité de la confiance de plus de 20 % entre la population plus informée, éduquée, et la population générale.
Enfin, 40 % des Britanniques estiment que les faits sont moins importants que l'authenticité et les croyances.
En outre, 67 % de la population dans son ensemble estiment que les PDG ou les sociétés se concentrent trop sur les résultats à court terme.
Alors, qu'est-ce que cela signifie?
Que cela signifie-t-il?
Hé bien, cela signifie, pour une part, que la « colle » qui maintient notre contrat social s'affaiblit.
Le ciment à la base de notre contrat social s'effrite de plus en plus.
Je pense que les implications sont assez profondes pour la fonction publique, dont le rôle est de servir ceux avec qui les liens de confiance s'érodent. Si notre contrat social avec les Canadiens ne satisfait pas le public, celui-ci renégociera les termes du contrat pour nous.
Alors, que faisons-nous? Comment pouvons-nous restaurer, renforcer et établir la confiance dans nos actions?
Comment pouvons-nous contribuer au renforcement du sentiment de confiance générale au Canada?
Hé bien, je pense qu'il faut commencer par nous souvenir de la valeur de la fonction publique et de sa position unique pour voir grand et agir de manière ambitieuse au nom de tous les Canadiens, et pas seulement un petit nombre d'entre eux.
Comme l'écrit Donald Savoie dans son livre What Is Government Good At?, récompensé du Prix Donner, « Dans une démocratie représentative, les investissements visionnaires, les tentatives de régler les problèmes pernicieux, des institutions politiques et administratives transparentes et exemptes de corruption, et une capacité à traiter tous les citoyens avec intégrité et équité constituent la clé de la prospérité économique et de la stabilité politique d'un pays. »
Alors, pensez toujours à ces mots clés : vision, résolution de problème, transparence, intégrité, équité.
Nous oublions parfois le côté visionnaire de la fonction publique. Puisque nous célébrons le 150e anniversaire de notre Confédération, faisons un retour sur le passé et remontons à la construction des chemins de fer, qui figurait parmi les conditions d'addition à la Loi constitutionnelle de 1867. Le leadership exercé par le gouvernement fédéral et les partenariats qu'il a établis avec la compagnie de chemins de fer Canadien Pacifique ont été des éléments essentiels au développement du Canada.
Le Chemin de fer Canadien Pacifique a été créé avant l'existence de la conjoncture du marché, afin d'amener des entreprises privées à entreprendre un projet aussi énorme.
C'est-à-dire que le chemin de fer et par extension le Canada lui-même n'auraient jamais existé sans le soutien et l'engagement solide du secteur public.
Mais les histoires à succès ne sont pas toujours entièrement exemptes d'imperfections. N'oublions pas qu'un chapitre de l'histoire du Chemin de fer Canadien Pacifique porte sur le scandale de corruption et la chute du gouvernement de Sir John A. MacDonald.
Le Canadien Pacifique est un exemple d'initiative dont l'essence est si importante pour le pays qu'on pourrait à présent facilement ignorer.

Il y a de nombreux autres exemples du gouvernement et de fonctionnaires qui jouent des rôles essentiels dans de grands projets bâtisseurs de nation. Il suffit de repenser à la construction de la voie maritime du Saint-Laurent, la mise en place de l'assurance-maladie, le développement de l'industrie aérospatiale et l'arrivée de l'Internet.
Vers le milieu des années 1990, j'ai eu le privilège de travailler avec des membres de la fonction publique au développement d'une stratégie numérique inclusive innovante à titre de président du Comité consultatif sur l'autoroute de l'information,
J'ai ainsi collaboré avec de remarquables simples citoyens et un groupe de fonctionnaires relativement jeunes, très talentueux et pleins d'énergie. Parmi les nombreuses expériences que j'ai vécues en participant à des groupes de travail, des enquêtes, etc. pour divers gouvernements, c'est l'expérience qui garde une place particulière pour moi en raison du niveau de confiance qu'elle impliquait.
Notre objectif, très simplement, consistait à décider comment, du mieux possible, développer et utiliser l'autoroute de l'information (vous vous souvenez de cette expression?) au profit de tous les Canadiens sur le plan économique, culturel et social. Cet effort a été mené par John Manley, ministre de l'Industrie de l'époque, Jon Gerrard, ministre d'État pour la Science et la Technologie, Kevin Lynch et ensuite Peter Harder, en leur qualité de sous-ministres, et Mike Binder, sous-ministre délégué.
Le premier ministre Chrétien soutenait cette stratégie et a organisé des réunions avec plusieurs ministres et leurs sous-ministres. À tel point que lorsque nous avons terminé notre premier rapport dans les douze mois prévus, avec une grande quantité de recommandations, il s'est arrangé pour que je rencontre douze ministres et leurs sous-ministres afin d'expliquer le rapport et d'obtenir leur accord au nom de leur ministère, qu'ils ont tous donné.
Le comité consultatif sur l'autoroute de l'information que j'ai présidé il y a 20 ans a bénéficié d'une grande confiance et il a fait son travail en 12 mois.
Notre comité a été amené à compléter un deuxième mandat afin de superviser et d'évaluer le progrès réalisé dans la mise en œuvre de ces recommandations.
Pour moi, cette expérience a été assez surprenante. Nous avions terminé notre travail, nous avions été plutôt disciplinés et l'avions réalisé en 12 mois, et nous avions remis notre rapport; ensuite nous avons commencé à rencontrer divers ministères pour expliquer le projet et espérer qu'ils l'approuveraient, ce qu'ils ont tous fait.
Puis, pendant six mois, rien, et c'est alors que le premier ministre Chrétien et le ministre Manley ont convoqué le même groupe de personnes afin de leur confier pour dix ou douze mois la supervision de la mise en œuvre de ces recommandations. C'était une marque de confiance énorme.
De cette expérience avec le Comité consultatif sur l'autoroute de l'information, j'ai gardé une grande appréciation de la capacité de la fonction publique à réunir les gens, à voir grand et à avoir une vision à long terme dans le cadre du développement d'une stratégie pour l'ensemble du pays.
Plus récemment, le parrainage de programmes pour les réfugiés par des citoyens est un autre exemple de la confiance de ceux-ci et de leurs organisations bénévoles à l'endroit des fonctionnaires qui exécutent les politiques publiques.
Ce sont des fonctionnaires qui ont soigneusement sélectionné et autorisé les réfugiés et leurs familles aux fins de parrainage.
Les Forces armées canadiennes sont un autre exemple d'organisme public qui a joué un rôle de confiance. Cette confiance est un élément essentiel, surtout quand il s'agit d'exercer un monopole sur l'armement.
Les Canadiens font confiance aux membres des Forces armées pour servir le pays avec un sens du devoir et de l'honneur, et nos hommes et femmes en uniforme font confiance aux Canadiens pour ce qui est de respecter la partie du contrat social dans le cadre de leur vie démocratique.
Il existe un lien entre les citoyens et les soldats qui est soudé par la confiance.
Hier, alors que nous étions sur une embarcation des Forces armées canadiennes sur la rivière Gatineau, ma femme et moi avons vécu un moment éprouvant en voyant certaines rues de la ville totalement inondées. Nous avons également été touchés par le sentiment de confiance qui existait entre ces pauvres personnes évacuées de leurs logements et les hommes et femmes en uniformes qui étaient là pour leur venir en aide...
Et je pourrais vous donner encore de nombreux exemples de programmes et d'organisations qui sont centrés sur l'édification du pays qui ne pourraient exister sans la relation de confiance qui unit la fonction publique aux Canadiens.
Mais comme Michael l'a indiqué dans son discours d'ouverture, nous ne devons pas être complaisants. La confiance dans les institutions publiques s'érode, nous devons donc être plus vigilants à ce que j'appellerai la gestion de la confiance, cette mission incombe à tous les membres de la fonction publique.
La gestion de la confiance vous interpelle toutes et tous en tant que fonctionnaires. Alors, comment aller de l'avant?
Comment aller de l'avant?
Pour mon troisième et dernier point, je vais brièvement vous faire part de quelques observations et idées.
On accorde sa confiance à un fonctionnaire :

1. Lorsqu'il est apolitique, non partisan, inclusif, audacieux et humble.

2. Lorsque le service qu'il fournit a une valeur et pas uniquement une fonction. Lorsque les fonctionnaires sont habilités à préserver cet idéalisme du service dont j'ai parlé précédemment.

3. Lorsque la pertinence, la compétence, l'expérience et les faits sont élevés et sauvegardés.

La fonction publique suscite la confiance :

4. Lorsque ses fonctionnaires ne sont pas de simples spectateurs, mais travaillent plutôt aux côtés des personnes qu'ils servent, et lorsque le public et tous les intervenants sont mobilisés et informés.

5. Finalement, lorsqu'il prend des risques calculés et par conséquent lorsqu'il récompense les bons coups, tout en étant honnête quant à ses succès et ses échecs.

Comme je le dis souvent, regardez la tortue, elle ne prend de l'avance que lorsqu'elle sort son cou.
 ---Rires
Je viens de parler de « risque calculé », c'est l'un des domaines dans lequel la fonction publique s'améliore.
Apprendre à bien cerner les risques et à gérer intelligemment la prise de risques nécessaires pour innover sont des capacités essentielles.
Dans le monde actuel, nous devons accorder beaucoup plus d'attention à la gestion de la confiance.
Nous devons mieux comprendre la confiance qui nous est accordée, apprendre comment la créer et la conserver, ce qui l'affaiblit et la sape.
L'heure n'est pas à la complaisance. Nous devons plutôt toujours chercher à renforcer le lien de confiance qui nous unit aux Canadiens. Nous devons chercher de nouvelles façons de mobiliser et d'inspirer la population.

Cette mission incombe donc à tous les fonctionnaires, peu importe la partie du pays dans laquelle vous travaillez ou le niveau que vous occupez.
La fonction publique a joué un rôle essentiel dans l'édification du Canada au fil de son histoire, et dans les nombreuses grandes réalisations qui nous attendent.
Ce sont les grands défis qui définissent les grandes nations. Vous êtes appelés à vivre une nouvelle ère d'engagement et d'excellence, et je sais que vous êtes à la hauteur de la tâche.
Nous sommes dans une nouvelle ère de l'engagement et de l'excellence. Les grandes nations sont édifiées sur la base de grands défis, et je sais que nous sommes à la hauteur de cette tâche.
Merci.
 ---Applaudissements
Je souhaite remercier Son Excellence, le gouverneur général, et Monsieur Wernick. Je vous remercie sincèrement pour cette excellente conférence, et je vous applaudis. Merci.
 ---Applaudissements
Prenez bien soin de vous d'ici à ce que nous nous retrouvions.
 --- language autochtone parlée
Merci beaucoup.
 ---Applaudissements
 ---Fin de la présentation

Liens connexes


Date de modification :