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Innover sur demande, épisode 17 : Conversation avec Anil Arora (DDN2-P17)

Description

Dans cet épisode du balado intitulé Innover sur demande, l'animatrice Natalie Crandall s'entretient avec Anil Arora, statisticien en chef du Canada, au sujet de la transformation de la fonction publique et des répercussions de celle-ci sur l'utilisation et l'interprétation des données.

(Consultez la transcription pour le contenu en français.)

Durée : 00:27:04
Publié : 23 novembre 2020
Type : Balado


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Innover sur demande, épisode 17 : Conversation avec Anil Arora

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Transcription

Transcription : Innover sur demande, épisode 17 : Conversation avec Anil Arora

Anil Arora  0:00 
Posez-moi les questions et nous... C'est que... Oui... Je préfère répondre à vos questions et faire semblant. 

Natalie Crandall  0:09 
Je sens qu'Anil va être le plus détendu de nous tous. Nous devrions commencer.

Todd Lyons  0:17 
Je m'appelle Todd Lyons.

Natalie Crandall  0:18 
Je m'appelle Natalie Crandall.

Anil Arora  00:20 
Et je suis Anil Aurora.

Todd Lyons
Et voici le balado Innover sur demande.

Todd Lyons  0:39 
Anil Aurora a fait carrière à Statistique Canada, où il a été statisticien en chef adjoint, avant de passer à des postes de direction à Ressources naturelles Canada, puis à Santé Canada. En septembre 2016, il a été nommé statisticien en chef du Canada. Nous avons la chance de l'avoir ici avec nous dans le studio aujourd'hui.

Natalie Crandall  01:11 
Bienvenue Anil.

Anil Arora  01:12 
Merci beaucoup! C'est un plaisir que d'être ici avec vous aujourd'hui.

Natalie Crandall  01:14 
Quelle chance! Nous avons bien des questions à vous poser... En fait, pas vraiment! Nous n'avons préparé aucune question...

Anil Arora
Aucune? Oh wow, c'est la fin de l'émission?

Todd Lyons
On improvise.

Natalie Crandall
Nous sommes ici pour parler un peu de l'innovation, de la transformation, de ces choses dans la fonction publique. Et je suppose que la première question que je dois vous poser est la suivante : vous dirigez actuellement Statistique Canada, une organisation qui, je pense, a probablement toujours fait les choses de la même manière depuis longtemps. Mais, de l'extérieur, on dirait que vous faites les choses à une vitesse incroyable. En ce moment même. Peut-être pourriez-vous nous parler un peu de cette transformation? Quels sont les principaux obstacles et les principales possibilités associés à ce genre de travail dans la fonction publique?

Anil Arora  02:05 
Merci. Il y a beaucoup de choses dans cette question. Donc, tout d'abord, laissez-moi dissiper les mythes quand vous pensez aux statisticiens ou à Statistique Canada, qui ont leur façon de faire et qui font certaines choses. Oui, il ne fait aucun doute qu'il y a une certaine rigueur associée à tout cadre dans lequel tout n'est pas nécessairement défini. Ce cadre, il faut s'y tenir. Mais laissez-moi vous dire la raison pour laquelle Statistique Canada a été choisi par The Economist comme le meilleur organisme de statistique à l'échelle mondiale, et ce, à plusieurs reprises; et pourquoi nous sommes invités à prendre la tête de nombreuses initiatives majeures dans le monde de la statistique : c'est parce que nous sommes innovants, parce que nous prenons certains risques – des risques intelligents –, et ce que les gens ne savent peut-être pas, c'est que nous avons été les premiers ou les deuxièmes au monde, je pense, à adopter le système des comptes nationaux. Mes prédécesseurs, en quelque sorte, ont été les premiers à présider la Commission statistique des Nations unies, parce qu'il y avait une conviction : celle que, pour le Canada, il fallait s'assurer que le langage du commerce, de la croissance démographique, de la démographie, entre autres, reflète vraiment nos valeurs en tant que Canadiens. Donc, nous avons été premiers au monde à utiliser certaines de ces machines très, très compliquées qui font ces calculs très compliqués. J'ai eu le privilège de participer au premier recensement dont la réponse était en ligne. Et les gens se disaient : « Qu'est-ce que c'est que ce truc en ligne? » Internet commençait à peine à prendre forme. Et nous avons construit des systèmes intégrés dans lesquels les gens pouvaient répondre de n'importe quelle façon. Il était ensuite possible de faire un suivi pour tout un pays et de réfléchir aux résultats. Lors du dernier recensement, 70 % des Canadiens – en fait, un peu moins de 70 % : 68,9 %, pour être précis – ont répondu, car la réponse se faisait en ligne. Ce taux de réponse ne s'atteint pas en restant assis, à se détendre. C'est pourquoi je dirais que nous nous appuyons toujours sur une culture de l'innovation. Pour ce qui est de la transformation, la question est : comment la faire passer au niveau supérieur? C'est là, je pense, qu'il faut une organisation, un bon leadership – ça veut dire des ressources. Il y a cette volonté de la part de l'organisme de donner plus aux Canadiens, et d'être plus présent. Pensez à la société d'aujourd'hui : tout le monde est un producteur de données et tout le monde peut produire quelque chose et le mettre sur le Web. Le lendemain, devinez ce qui se produit : ces données sont prises comme des faits. Statistique Canada veut s'assurer que lorsque les Canadiens – qu'il s'agisse d'entreprises, de décideurs politiques, et autres – utilisent des informations, nous voulons nous assurer qu'elles proviennent d'une source crédible. Nous voulons que les gens connaissent les limites et les points forts des données et de l'analyse, et c'est ce que nous voulons faire. Nous voulons nous assurer que les gens utilisent de bonnes informations pour prendre des décisions concernant leurs proches et leurs entreprises, parce que nous pensons que cela peut rendre le Canada meilleur.

Natalie Crandall  05:10 
C'est très intéressant. Le monde des données a beaucoup changé. Nous disposons maintenant d'un nombre impressionnant de données. Alors, comment faire? Comment s'y prendre? Comment êtes-vous en mesure d'assumer ce rôle de leader? Et comment assurer la meilleure intendance possible de ces données? Comment trouver ce qui est important et comment analyser d'une façon adéquate?

Anil Arora  05:32 
Tout d'abord, permettez-moi de mentionner que 90 % des données dont nous disposons aujourd'hui ont été compilées au cours des deux dernières années. Et si vous revenez deux ans en arrière, 90 % de ces données ont elles-mêmes été compilées dans les deux années précédentes. Quand vous pensez au nombre de dispositifs installés – les capteurs dans les voitures, sous les ponts; les « Fitbit », et autres –, il va de soi que les données sont sur le point d'exploser. Si vous pensez qu'il y a beaucoup de dispositifs aujourd'hui, attendez dans cinq, dix, voire quinze ans. Aujourd'hui, au restaurant, on voit des enfants de deux ou trois ans, et ils ont un iPad ou une sorte d'appareil intelligent. Et devinez quoi, il n'y a personne pour leur enseigner le fonctionnement des appareils, ils se contentent de cliquer et d'essayer. Donc, d'une part, les données vont nous submerger – c'est déjà ce qui se produit. D'autre part, une nouvelle génération ne sait faire que ça : fonctionner avec des données et du numérique. Elle s'attend à ce que tout ne soit que données et numérique. Cette combinaison a fait croître les attentes. Les données nous lancent un appel en quelque sorte. En tant que société, il faut se demander comment mieux les traiter? Comment les utiliser de façon responsable? Comment pouvons-nous faire en sorte que la qualité soit au rendez-vous? Comment éviter d'être trompés par des biais inscrits dans les données mêmes? Les données appellent une expertise. Elles exigent une infrastructure. Et savez-vous quoi? L'innovation que nous constatons actuellement, je crois qu'il s'agit seulement de la pointe de l'iceberg. Vous allez voir apparaître de nouvelles applications, de nouvelles façons de faire, des connaissances plus approfondies. Et vous vous demandez peut-être ce que tout cela a à voir avec Statistique Canada? Les organisations commencent à prendre conscience de la réalité actuelle – certaines, il est vrai, sont un peu plus avancées que d'autres. Elles commencent à se poser des questions de base : Qu'est-ce que les métadonnées? Qu'est-ce que les données anonymisées? Qu'est-ce que les données synthétiques? Qu'est-ce que les microdonnées? Qu'est-ce que les données agrégées? Et bien d'autres questions encore. Un organisme comme Statistique Canada existe depuis 101 ans. Qu'est-ce que nous faisons – et sans doute mieux que quiconque dans le monde? Nous gérons des données. Et nous savons comment le faire de façon responsable. Nous savons comment relier les choses, nous savons comment avoir une bonne gouvernance des données, nous savons à quoi ressemble la gestion des données, nous avons des divisions entières qui se consacrent à exprimer ce que les organisations ont du mal à dire. Comment gérer l'acquisition des données, par exemple? C'est là, je pense, que le pays peut tirer profit d'une organisation comme la nôtre. C'est la définition de ce qu'est la fonction publique, n'est-ce pas? Être utile. Notre activité principale consiste toujours à produire des statistiques officielles. Mais notre mandat, qui consiste à éliminer les doublons et à instaurer l'harmonie au sein de la famille fédérale et des autres gouvernements de notre société, est absolument conforme à notre volonté d'aider les organisations à mieux comprendre et à révéler la valeur cachée de leurs données. C'est le genre d'informations que nous publions sur notre site Web. Nous établissons des partenariats avec l'Académie du numérique [de l'École de la fonction publique du Canada], et nous créons des modules et des ensembles de données afin que notre société puisse s'améliorer et devenir plus compétente en matière de calcul et d'alphabétisation. Nous pouvons tirer parti de ces données. Nous travaillons aussi à l'élaboration de normes sur l'accès aux données et le partage des données. Nous voulons assurer un usage responsable. Il s'agit d'obtenir une meilleure connaissance et une plus grande utilité, tout en protégeant la vie privée et la confidentialité.

Natalie Crandall  09:18 
C'est formidable. J'ai remarqué que beaucoup de gens ont mentionné leur partenariat avec Statistique Canada selon ce dont nous venons de parler, même ici à la conférence sur les données. Il est évident que StatCan soutient une grande partie du travail scientifique sur les données qui se fait au sein du gouvernement. Quelles sont certaines des possibilités dont la fonction publique au sens large pourrait en quelque sorte profiter? Comment y arrivera-t-on?

Anil Arora  09:46 
Tout d'abord, nous sommes fiers de participer à cette conférence. Comme nous en avons été l'un des fondateurs, je peux vous dire qu'elle répond à la vision que j'en avais. Il fallait créer cet événement, et le laisser à d'autres, tout en continuant de travailler en partenariat pour créer un écosystème enrichi au sein du gouvernement fédéral permettant une meilleure utilisation de meilleures données, une responsabilisation, une intendance responsables, etc. Je pense qu'il s'agit en fait d'une responsabilité collective. Quant à ce que sera l'avenir, je pense qu'il sera incroyablement riche d'enseignements que nous allons recueillir, parce que nous pouvons maintenant partager les données de manière responsable au sein du gouvernement fédéral et entre les paliers de gouvernement. Nous n'avions même pas imaginé le résultat de notre partenariat avec la Colombie-Britannique. Nous pouvons ainsi mieux comprendre les tendances du marché du travail dans l'éducation parce que nous pouvons maintenant lier les données tout en protégeant la vie privée et la confidentialité. C'est le genre d'idées que nous n'aurions jamais pu avoir sans ce modèle de partenariat. Pensons à ce que nous faisons avec la Saskatchewan sur la récidive et les populations autochtones. Pensons aussi aux modèles d'intervention qui aideront à résoudre des problèmes de longue date. Pensons au travail que nous avons fait sur les opioïdes et l'examen des données sur les personnes qui sont malheureusement décédées. Il est possible de retracer leur histoire en reliant les données de la justice et de la santé, entre autres, et cela donne un portrait beaucoup plus riche des personnes qui laissent une trace numérique, même si celles-ci ont perdu la vie. Elles peuvent servir d'exemples pour illustrer comment sauver plus de vies grâce à de meilleures interventions politiques, entre autres. Je pense que nous sommes à l'aube de connaissances que nous n'avions jamais eues auparavant. Les décideurs politiques pourront alors mieux comprendre quels sont les leviers dont ils disposent, et mieux mesurer l'incidence de leurs interventions, et je pense que des possibilités similaires sont disponibles du côté de la réglementation. Je veux parler des flux de données que nous recevons maintenant : par exemple, des puces sont implantées aux animaux dès leur naissance. Nous avons tout ce qu'il faut en tant que société. Nous pouvons utiliser ces données pour créer un avantage concurrentiel pour les producteurs canadiens sur les marchés internationaux et nous afficher comme des producteurs de produits responsables. Et je crois que c'est la pointe de l'iceberg. D'autres pays, je dirais, sont en tête. Mais je crois que le Canada peut être un véritable leader dans ces domaines. Et je pense que cela commence avec le gouvernement fédéral qui travaille en collaboration pour essayer d'exploiter ces avantages, notamment avec les districts sociaux. Le Canada peut collaborer pour enrichir tout l'écosystème. Mon engagement est le suivant : nous serons là pour aider pendant que nous faisons nos propres activités, et ce, en fournissant ces informations au moyen, comme je l'ai dit, d'une utilisation responsable des données.

Natalie Crandall  13:01 
Il est très intéressant de constater que de nombreuses conversations d'aujourd'hui reviennent sans cesse sur les possibilités et l'importance de la collaboration. Un invité précédent l'a dit : « Ce n'est pas un problème de gouvernement, c'est un problème de gouvernance. »

Anil Arora  13:18 
Vous voyez, c'est une occasion, c'est une sorte de sport de contact, mais c'est aussi un sport d'équipe. Nos données sont des informations puissantes, les gens définissent leur valeur en fonction de leurs idées ou des données qu'ils publient. Je comprends donc que ce sont des choses contradictoires. D'une part, c'est un désir inné de distinguer et de séparer en utilisant l'information, entre autres. D'autre part, il y a ce désir inné de collaborer et de partager, et d'apporter de plus grandes connaissances... Tout cela semble chaotique. Ces éléments doivent coexister. Mon objectif, comme je l'ai dit, en tant que dirigeant d'une institution, c'est tout simplement de savoir comment s'y prendre pour que la qualité soit intégrée, que des dommages ne soient pas causés en interprétant mal les données. Le classement de données est un domaine d'expertise crucial qui n'est peut-être pas vu comme étant important aux yeux des gens. Comment éviter les biais? Qu'est-ce que les métadonnées? Que sont les restrictions? Il n'est pas logique de mélanger deux sources de données. Par exemple si l'une d'elles concerne les adultes et l'autre l'ensemble de la population. Elles ne représentent pas la même chose, n'est-ce pas? C'est le genre de cas qu'il faut éviter. Et nous y arriverons en posant les bonnes questions, en ayant la bonne infrastructure et en ayant l'expertise pour bien faire les choses. Comme on l'a dit plus tôt, les données vont exploser, mais aussi l'utilisation de ces données par l'apprentissage automatique et l'intelligence artificielle, parce que ce sont des mangeurs voraces de données. Plus vous les nourrissez, mieux c'est, n'est-ce pas? Eh bien, si vous ne connaissez pas les caractéristiques ou les limites de ces données, ce sont des résultats erronés qui vont en sortir. C'est ce qu'il faut éviter.

Natalie Crandall  15:08 
En effet! Je pense encore à votre statistique initiale, selon laquelle 90 % des données dont nous disposons aujourd'hui ont été produites au cours des deux dernières années. Ainsi, ce que nous avons aujourd'hui n'est que 10 % de ce que nous aurons dans deux ans.

Anil Arora  15:24 
On verra. C'est le genre de projections qui ont été faites, en matière de capteurs et de dispositifs et ainsi de suite, « crachant » des données. Elles prendront de nombreuses formes et seront de toutes les tailles. Certaines seront très techniques et scientifiques. On peut croire que le phénomène est nouveau, mais c'est plutôt la vitesse, le volume et le « facteur de véracité » qui changent. Par exemple, l'utilisation de données dans les essais cliniques pour arriver à des modèles statistiques du risque et de l'avantage – le risque par rapport à l'avantage –, ce n'est pas nouveau dans le monde scientifique. L'utilisation de données pour arriver à une corrélation qui correspond à un modèle statistique, ce n'est pas nouveau non plus. L'utilisation de données et d'applications responsables n'est donc pas nouvelle en soi. Mais ce que nous voyons est une explosion, comme si cette utilisation des données perturbe les modèles commerciaux, perturbe les organisations et crée de nouvelles richesses et de nouvelles idées et occasions. Et ce n'est que le début. Quelle quantité sera utilisable et quelle quantité pourrons-nous consommer pour faire avancer notre société et nos économies? On verra. Je pense qu'il y a là des défis à relever.

Natalie Crandall  16:51 
J'ai une question de Valaria Sosa, qui est normalement ma coprésentatrice, mais qui est en congé en ce moment. Elle était particulièrement curieuse de connaître votre rôle en tant que sous-ministre et à titre de statisticien en chef. Quelles sont les meilleures occasions d'avoir une influence et de créer des possibilités pour les personnes qui travaillent dans votre organisation?

Anil Arora  17:21 
Il s'agit de deux choses. Être à la table des sous-ministres me donne certainement la possibilité d'ouvrir certaines portes. Par exemple, je peux téléphoner à un collègue sous-ministre et avoir une conversation sur un partenariat. Voir comment partager des données, peu importe le partenaire, c'est un privilège. Mais cela s'accompagne d'une énorme responsabilité. Comment agir en tirant le meilleur parti de l'utilité et en respectant la vie privée? Nous voulons être très, très conscients du fait que, en tant que système entier, nous avons clairement un rôle de régulation. Il ne fait aucun doute que le partage des données ne doit se faire qu'avec une extrême prudence. Nous ne construisons pas des États de surveillance pour répondre aux craintes de certaines personnes. Nous construisons des systèmes qui, entre autres, protègent cette attente fondamentale des citoyens : nous n'allons pas utiliser les données de manière contraire à l'éthique. Je pense que nous avons l'occasion, en tant que dirigeants, de démontrer que nous ne sommes là que pour le bien public, que nous ne sommes pas là pour faire de l'argent, que nous ne sommes pas là pour commercialiser quoi que ce soit, et que nous ne sommes pas là pour faire des choses dont nous laisserons la responsabilité à d'autres. Ce ne sont pas en soi de mauvais objectifs, mais nous avons un autre objectif : faire en sorte que notre société et notre économie fonctionnent mieux. Comment savoir si les décideurs politiques, entre autres, ont de bonnes informations à utiliser de manière responsable? En tant que sous-ministre, j'ai le pouvoir de créer cet accès et de favoriser cette utilisation responsable, et je prends la tâche très, très au sérieux. Il existe certes une possibilité de déplacer les ressources pour définir la gouvernance, fixer une direction particulière et une vision. Et, encore une fois, c'est très stimulant de voir sa vision et ses idées prendre forme, de voir qu'elles commencent à avoir un certain effet et de voir que les gens les apprécient. Mais cela s'accompagne d'un sens profond des responsabilités, car le changement et la gestion du changement peuvent être très stressants. Comment, en tant que dirigeant, s'assurer qu'une organisation est consciente de la situation? Il s'agit de travailler ensemble. Nous sommes là pour nous assurer qu'elle a les ressources nécessaires pour faire les changements nécessaires, qu'elle a une culture de soutien. Si des idées nouvelles émergent et qu'une organisation agit comme un réel partenaire, nous essayerons de tirer le meilleur parti de la situation et d'éliminer les obstacles plutôt que de tuer l'idée de l'œuf. Être sous-ministre présente certains avantages, mais comporte également d'énormes responsabilités. C'est une double responsabilité que je prends au sérieux. Et je sais que mes collègues la prennent aussi très au sérieux. Lorsque nous réfléchissons à des choses comme la stratégie des données pour le gouvernement fédéral et que nous élaborons cette stratégie, par exemple, nous nous engageons à faire en sorte que celle-ci soit mise en œuvre de manière responsable.

Natalie Crandall  21:00 
Il est intéressant de voir que beaucoup de personnes au niveau opérationnel, qui veulent croître et travailler dans cet espace d'innovation, pensent avoir besoin du soutien de leurs hauts dirigeants pour disposer de l'espace et du temps nécessaires pour faire ce travail. C'est très intéressant d'aller de l'autre côté du décor, de voir combien le travail est fondé sur la notion de responsabilité, sur la nécessité de bien faire les choses, et sur l'importance de donner les moyens nécessaires aux employés pour y arriver.

Anil Arora  21:30 
Je pense que la plupart des sous-ministres seraient d'accord avec la responsabilité de chacun dans son ministère. Oui, il existe un ministère de la responsabilité. Et dans notre type de système parlementaire, il s'agit d'un type de responsabilité qu'il faut respecter. Nous, sous-ministres et chefs d'organisations, prenons ces responsabilités très, très au sérieux. Donc, nous ne voulons pas prendre de risques inutiles. Nous voulons prendre des risques réfléchis. Il faut être conscient des risques et s'assurer que personne ne souffre de nos actes. Il faut aussi être transparent et établir un lien de confiance avec les citoyens et avec nos collègues de l'opposition. Ce rôle de sous-ministre peut parfois être un peu solitaire et difficile. Parfois, il faut prendre des risques. Les choses ne se passent pas toujours comme prévu, mais je pense que la plupart des Canadiens souhaitent que nous prenions des risques calculés pour faire bouger les choses. Ils comprennent que le Canada est prospère parce que nous passons à l'action. Je pense que les Canadiens se montrent compréhensifs si nous sommes transparents quant aux mesures qui ont porté leurs fruits. Pour ce qui est des mesures qui n'ont pas fonctionné, il s'agit d'agir de manière responsable et de tirer les leçons des échecs. Être à la tête d'une organisation est synonyme de responsabilités particulières. Il s'agit de mettre en œuvre une culture à l'échelle de la fonction publique, dans nos différents domaines. Nous sommes fidèles à nos intentions : nous établissons des partenariats, nous essayons de comprendre nos limites, nous élaborons des mécanismes pour mieux gérer les risques, et nous tirons profit des réponses que nous recueillons. Nous utilisons des ressources et des données qui proviennent des citoyens avec le soin qu'elles méritent. Je pense que, dans l'ensemble, cela décrit bien un organisme comme le nôtre : nous transformons certaines données en informations, et ensuite nous les verrouillons. C'est notre domaine d'expertise. Et beaucoup de balises nous empêchent d'en abuser. Ces responsabilités d'accès s'accompagnent de véritables obligations légales de protection. Ces responsabilités doivent donc être inhérentes, et cette culture doit venir des plus hauts niveaux de la structure organisationnelle.

Natalie Crandall  24:01 
Merci. Je pense qu'il ne nous reste que quelques minutes. Je me demandais s'il y avait un dossier ou quelque chose sur lequel vous travaillez, dont vous aimeriez nous parler? Ou peut-être voulez-vous nous donner un aperçu du recensement de l'année prochaine? Une nouveauté? Ou encore auriez-vous un conseil à nous donner?

Anil Arora  24:22 
Il y a tellement de projets innovants en cours! La plupart des gens ont entendu parler de notre externalisation ouverte quant à l'analyse des eaux usées pour mesurer la consommation de cannabis – la part légale comparativement à la part illégale – dans différentes parties du pays. Si vous ne l'avez pas encore fait, vous voudrez peut-être consulter notre site Web, mais nous ne produisons pas régulièrement de statistiques à ce sujet en utilisant ce genre de nouvelles méthodes. Un autre domaine sur lequel nous avons travaillé est la question de savoir comment recueillir une grande quantité d'informations du domaine agricole sans poser une seule question aux agriculteurs, mais en assurant une qualité équivalente, voire meilleure. Nous avons recours à l'imagerie satellite, qui est maintenant de grande qualité. La résolution est telle que nous pouvons réellement différencier les cultures plantées par les agriculteurs et mesurer les rendements; nous pouvons faire des calculs en utilisant l'imagerie satellite et en travaillant avec les compagnies d'assurance récolte. Nous voulons établir ce type de partenariat gagnant-gagnant. Nous travaillons avec nos collègues de l'ACIA et le Conseil canadien du porc. Notre défi est le suivant : comment suivre le porcelet jusqu'au marché? Nous avons une idée de ce que cela pourrait offrir du point de vue de la santé et de la sécurité, et du point de vue de la réglementation et de la compétitivité. Grâce à ce genre de collaboration, nous fournissons de meilleures statistiques aux utilisateurs et aux clients réels, ce qui peut avoir une incidence positive sur l'industrie. Mais cela nous rapproche également en tant que fonctionnaires et collègues, et nous indique comment acquérir cette expertise et utiliser de manière plus responsable nos données, qui sont isolées et verrouillées. Il s'agit donc de savoir comment travailler horizontalement, afin de créer une plus grande valeur. Cela signifie créer de nouvelles façons de faire, des façons novatrices d'apporter une plus grande valeur aux Canadiens.

Todd Lyons  26:36 
Vous avez écouté Innover sur demande, présenté par l'École de la fonction publique du Canada.

Le thème musical a été composé par Grapes.

Je suis Todd Lyons, producteur de ce balado. Merci de votre écoute.

Crédits

Todd Lyons
Producteur
École de la fonction publique du Canada

Natalie Crandall
Chargée de projet, Renseignements d'affaires sur les ressources humaines
École de la fonction publique du Canada

Anil Arora
Statisticien en chef du Canada
Statistique Canada

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